Beko TSE 1230 - ANNEXE 547 User Manual Page 35

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Mondialisation et régulations. Europe et Japon face à la
singularité américaine, sous la direction de Robert Boyer et
Pierre-François Souyri. (Editions La Découverte, 2001, 180 p., 15 ¤.)
L
es sociétés sont-elles en train de se diriger vers un « modèle uni-
que » ou vers une série de « modèles similaires » sans être identi-
ques ? s’interroge Ove Juul Joergensen. Une réflexion que lui ins-
pirent les propos tenus en son temps par Alan Greenspan lors-
que le président de la Réserve fédérale affirmait (avant la phase de réces-
sion que traversent les Etats-Unis) que, pour atteindre les performances
économiques américaines, l’Union européenne et le Japon « devaient
converger vers le modèle américain ». Est-ce inévitable ? se demande le
chef de la délégation de la Commission européenne au Japon. Est-ce sou-
haitable ? pourrait-on ajouter. Les commentaires de cet ambassadeur de
l’Union auprès de Tokyo ne sont que l’une des contributions – émanant
d’économistes, de dirigeants d’entreprise mais aussi de responsables poli-
tiques à un ouvrage collectif dont l’intérêt réside moins dans la désigna-
tion d’une éventuelle voie à suivre permettant d’échapper au modèle
économique unique pour les pays et les entreprises que dans l’analyse, à
travers l’exemple américain, européen, nippon, des bouleversements de
ces vingt dernières années et des enseignements à en tirer.
Comment expliquer la « décennie perdue » de l’économie japonaise,
la pérennité réelle ou supposée du modèle américain de développe-
ment du début du XXI
e
siècle, assis sur la maîtrise des technologies de
l’information et de la finance, le retard de l’Europe dans ces mêmes
domaines, le retour en grâce de la théorie de la convergence des sys-
tèmes économiques lié à la dynamique de la mondialisation ? Autant
de questions que s’efforcent de traiter notamment le professeur Robert
Boyer, l’un des avocats de l’école dite de la régulation, Kenneth Courtis,
vice-président de Goldman Sachs Asia et spécialiste du Japon, Moreno
Bertoldi, autre membre de la délégation de la Commission européenne
au Japon, Eisuke Sakakibara, ancien vice-ministre des finances, baptisé
« Monsieur Yen », et Christian Sautter, lui aussi ex-grand argentier et
familier des regards croisés européo-nippons. Le choix des auteurs est
au moins aussi important que les thèmes traités, notamment sur le
sujet de l’organisation des entreprises et de la spécificité de leurs modes
de gestion au regard d’une « diversité renouvelée », deux analyses con-
fiées respectivement au professeur Takahiro Fujimoto, de l’université
de Tokyo, et à Jean-Louis Beffa, le président de Saint-Gobain.
Au chapitre des idées reçues qu’il faut apparemment balayer,
Michel Freyssenet, directeur de recherches au CNRS, a tôt fait de réfu-
ter l’idée d’un « modèle productif japonais », un concept qui, selon lui,
« n’a jamais existé », l’histoire de l’industrie montrant qu’il n’y a jamais
eu de véritables modèles productifs nationaux, pas plus que de modè-
le universel. Il est une autre tocade, celle d’un Etat minimum et du rôle
vertueux du marché, à laquelle l’ensemble des auteurs ripostent par
un appel à un volontarisme politique, seul susceptible de jouer le rôle
de catalyseur de tous les nouveaux modes de régulation résultant de la
« Grande Mutation » (la formule revient à Ove Juul Joergensen), à
savoir ces changements radicaux intervenus ces dernières années et
qui obligent à présent les responsables politiques à réexaminer à la
fois les objectifs économiques qu’ils prétendent poursuivre et l’efficaci-
té des institutions existantes susceptibles de les encadrer.
LIVRES
par Serge Marti
Modèle ou modèles ?
A
méliorer la santé publique constitue
un levier majeur pour le développe-
ment économique. Une augmenta-
tion des investissements dans ce
domaine de 66 milliards de dollars (72 mil-
liards d’euros) par an permettrait de sauver
quelque 8 millions de vie chaque année et de
dégager au moins 360 milliards de dollars
(396 milliards d’euros) de
gains annuels au bout de quin-
ze ans. C’est ce qui ressort
d’un rapport commandité par
l’Organisation mondiale de la
santé (OMS) et publié le
20 décembre 2001 (Macroéco-
nomie et santé : investir dans
la santé pour le dévelop-
pement économique, OMS,
200 pages).
Réalisés par la Commission
macroéconomie et santé mise
en place en janvier 2000
par le docteur Gro Harlem
Brundtland, directeur général
de l’OMS, ces travaux réfu-
tent l’idée selon laquelle la
santé s’améliorerait automati-
quement dans le sillage de la
croissance économique et
démontrent, à l’inverse, que
l’amélioration de la santé est
une condition indispensable
au développement dans les
pays pauvres.
Composée de dix-huit per-
sonnalités spécialistes de
macroéconomie, décideurs,
experts en santé publique –,
la commission est dirigée par
Jeffrey Sachs, professeur
d’économie et directeur du
Centre pour le développe-
ment international à l’univer-
sité Harvard. Arrivés au ter-
me de leur mandat de deux
ans, les experts sont formels :
une augmentation des dépen-
ses de santé permettrait à terme d’économi-
ser des milliards de dollars.
Mais dégager au préalable 66 milliards de
dollars supplémentaires n’est pas une mince
affaire. Pour y arriver, l’effort devra être par-
tagé. Environ la moitié des investissements
nécessaires doit venir de l’aide internatio-
nale au développement, le reste étant fourni
par les pays en développement, qui devront
revoir leurs priorités budgétaires. Traduc-
tion en espèces sonnantes et trébuchantes :
le niveau actuel de l’aide publique au déve-
loppement pour la santé, qui se situe actuel-
lement aux alentours de 6 milliards de dol-
lars (6,6 milliards d’euros) par an, devrait
passer à 27 milliards de dollars (30 milliards
d’euros) d’ici à 2007 et 38 milliards de dollars
(42 milliards d’euros) par an
en 2015.
Au total, les pays riches
devraient fournir de l’ordre
de 0,1 % de leur produit inté-
rieur brut (PIB). De leur côté,
les pays à faible revenu et à
revenu intermédiaire de-
vraient s’engager à fournir un
complément de ressources
financières de l’ordre de 1 %
de leur PIB d’ici à 2007 et de
2 % en 2015. « Nous savons
trop que des pays donateurs se
soustraient à leurs obligations
internationales malgré leurs
énormes richesses et que des
pays bénéficiaires renoncent à
la bonne gouvernance néces-
saire à la protection de leurs
populations », avertissent les
auteurs du rapport.
Ces engagements financiers
peuvent apparaître irréalistes,
mais le retour sur investis-
sement – outre les vies sau-
vées est considérable. Avec
une mise de 66 milliards de
dollars, les gains peuvent être,
à terme, quasiment multipliés
par six en contribuant à la sta-
bilité. Les indicateurs de santé
sont aussi des indicateurs du
climat politique qui règne
dans un pays. Pour les experts
de la Commission, la maladie
peut déstabiliser des écono-
mies et des systèmes poli-
tiques tout entiers. Entre 1960
et 1994, un taux élevé de mortalité infantile
a été l’un des principaux signes avant-cou-
reurs de la faillite d’un régime, entraînant
coup d’Etat, guerre civile ou autres change-
ments inconstitutionnels.
Fort de ces enseignements, le plan élaboré
en direction des pays pauvres devra accorder
une priorité aux mesures de lutte contre les
maladies les plus meurtrières. Les princi-
pales causes de décès évitables dans les pays
à faible revenu sont le sida, le paludisme, la
tuberculose, les maladies infectieuses de l’en-
fant, les pathologies maternelles et périnata-
les et les maladies liées au tabac. La malnutri-
tion, quant à elle, exacerbe ces pathologies.
A l’heure actuelle, près de 40 millions d’indi-
vidus sont contaminés par le virus du sida,
dont 95 % dans les pays en développement,
et les trois quarts en Afrique subsaharienne.
La Commission conseille d’augmenter le
montant du fonds mondial de lutte contre le
sida, la tuberculose et le paludisme, pour le
faire passer à 8 milliards de dollars (8,8 mil-
liards d’euros) par an d’ici à 2007. Elle préco-
nise aussi la création d’un nouveau fonds
pour la recherche de médicaments et de vac-
cins contre des maladies qui frappent avant
tout les populations les plus pauvres.
Enfin, les experts esquissent un nouveau
cadre mondial pour l’accès aux médicaments
dits essentiels. La fixation de prix diffé-
renciés devrait être la norme et non l’excep-
tion, l’idée étant que les pays riches pren-
nent à leur charge les travaux de recherche
et de développement, tandis que les pays
pauvres ne paieraient que les coûts de pro-
duction de base.
Les experts s’appuient sur la décision prise
à Doha en novembre 2001, dans le cadre de
la conférence ministérielle de l’Organisation
mondiale du commerce (OMC), qui permet,
sous certaines conditions, aux pays en déve-
loppement de fabriquer des médicaments
génériques même s’ils sont protégés par des
brevets.
La collaboration Nord-Sud est un des
piliers de la mise en œuvre du plan préconisé
par les experts de la commission. Ceux-ci
recommandent la signature d’un nouveau
« pacte de santé » fondé sur la confiance
mutuelle et le contrôle des résultats. « Au
moment même le monde intensifie la lutte
contre le fléau du terrorisme, il est très impor-
tant qu’il s’engage en même temps à sauver
des millions de vies par des moyens pacifiques,
en mettant à profit la science et la technique
modernes ainsi que les énormes richesses des
pays développés », concluent les auteurs du
rapport. Reste à convaincre les bailleurs de
fonds. Pour y parvenir, ces travaux vont être
présentés aux chefs d’Etat, ministres des
finances, de la santé et du commerce, ainsi
qu’aux Parlements et à la société civile.
Martine Laronche
L
a Commission européenne a publié l’été
dernier un livret vert visant à promouvoir
« un cadre européen pour la responsabilité
sociale des entreprises » (RSE). La finalité
de cette démarche est d’inviter les entreprises à
dépasser le simple respect de leurs obligations
légales pour contribuer de leur propre initiative
à l’amélioration de la société. En signant ce
document, la Commission a voulu ouvrir un vas-
te débat sur le comportement social des entre-
prises, susciter les échanges des meilleures pra-
tiques existantes et encourager le développe-
ment de pratiques novatrices. Ce livre vert con-
crétise l’appel à la mobilisation lancé lors du
Conseil européen de Lisbonne en mars 2000
dans le but de renforcer l’em-
ploi, la réforme économique et
la cohésion sociale dans le
cadre d’une économie fondée
sur la connaissance. Plus récem-
ment, le Conseil de Göteborg
(juin 2001) a complété cet enga-
gement économique et social,
en y intégrant la dimension de
l’environnement et en adop-
tant une stratégie de développe-
ment durable.
Ces initiatives révèlent une
évidente prise de conscience
de la Commission des préoccu-
pations des citoyens et des consommateurs
face à la montée des inégalités sociales et des
exclusions, à la dégradation de l’environne-
ment ou encore aux préjudices causés aux sala-
riés par les restructurations industrielles. Cet
éveil a, semble-t-il, gagné aussi les entreprises,
de plus en plus nombreuses à intégrer dans
leurs stratégies commerciales, industrielles et
dans leurs processus de gestion des aspects
sociaux et environnementaux. La responsabili-
sociale ne remet nullement en cause la néces-
sité pour une entreprise de générer d’abord des
profits, elle ne constitue pas un coût mais une
source de compétitivité et de performance sur
le long terme. Nombre de firmes ont d’ailleurs
clairement compris les répercussions des prati-
ques socialement responsables sur les cours
boursiers. La prise en compte, par les institu-
tions financières et agences de notation, de cri-
tères sociaux et éthiques dans l’évaluation des
risques de prêt et de la valeur financière des
entreprises témoigne aussi de cette évolution.
Nous partageons ce souci d’un meilleur bien-
être au sein de la société et l’initiative de la
Commission de susciter un débat apte à faire
progresser la responsabilité sociale en Europe.
Si les idées développées dans le livre vert appor-
tent des réponses satisfaisantes à des préoccu-
pations sociales et citoyennes grandissantes,
des ajustements sont souhaitables.
Dans sa définition de la RSE, la Commission
affiche une vision réductrice essentiellement
centrée sur les grandes entreprises et les multi-
nationales. Ce qui conduit à marginaliser le
rôle essentiel des autres acteurs économiques
dans le développement social, la protection de
l’environnement, l’amélioration des conditions
de travail ou encore le partage du savoir. Les
sociétés coopératives, les PME, les associa-
tions, les fondations exercent, souvent au
niveau le plus local, une respon-
sabilité sociale « naturelle »
qu’on ne leur reconnaît pas
dans le livre vert.
L’Europe fourmille d’interve-
nants engagés en faveur de la
cohésion sociale, de la lutte
contre les exclusions ou de la
création d’emploi, qui agissent
avec efficacité au cœur de la
société et dans le respect de
valeurs fondamentales indisso-
ciables de leur raison d’être. La
Commission semble avoir négli-
leur apport à la société et à
l’économie. Une définition plus large du con-
cept de la RSE, étendu à « l’engagement en
faveur de la société de tous les acteurs écono-
miques », serait plus appropriée.
Le livre vert propose une approche de la
RSE par sa dimension interne, d’une part, par
sa dimension externe, d’autre part. Concer-
nant surtout les salariés, la dimension interne
aborde la gestion des ressources humaines, la
santé et la sécurité au travail, l’adaptation au
changement et les retombées sur l’environne-
ment de la consommation de ressources pol-
luantes. Ces aspects, traités de manière assez
complète, prennent bien en compte les inté-
rêts des parties prenantes internes à l’entre-
prise. La dimension externe de la RSE déve-
loppe, quant à elle, les liens de l’entreprise
avec les communautés d’environnement.
Outre les salariés et les actionnaires, elle impli-
que partenaires commerciaux et fournisseurs,
clients, pouvoirs publics, ONG…
Nous souscrivons à la volonté de la Commis-
sion de voir les entreprises adopter des prati-
ques concurrentielles plus responsables ou se
conformer davantage aux recommandations
de l’Organisation internationale du travail
(OIT) sur les principes et droits fondamentaux
au travail. En revanche, si ces aspects sont
abordés avec pertinence, d’autres sont traités
en mode mineur et méritent d’être dévelop-
pés. C’est le cas du financement, notamment
par les institutions financières, de projets non
réalisables dans des conditions normales de
marché et qui profitent directement à l’écono-
mie et aux communautés d’environnement. Il
est nécessaire d’encourager tous les acteurs à
s’engager dans cette voie et à resserrer leurs
liens avec leur environnement social et écono-
mique immédiat.
Pour être « socialement profitables », ces pro-
jets doivent s’inscrire dans le prolongement
logique des métiers de l’entreprise, favoriser
l’implication de leurs bénéficiaires et avoir un
impact durable. Il existe de nombreux domai-
nes d’intérêt général, hélas absents dans le
livre vert, qui contribuent à l’amélioration des
conditions de vie dans la société et dans
lesquels les entreprises peuvent et doivent
exercer une part de responsabilité. Citons l’in-
sertion économique et sociale des personnes
en situation difficile, grâce notamment à la
microcréation d’entreprises, la lutte contre
l’illettrisme, l’autonomie des personnes âgées
ou malades, le développement du « capital
savoir », la protection du patrimoine naturel et
culturel… Dans la mesure où la démarche de la
Commission se veut consultative, on ne peut
que recommander fortement qu’elle élargisse
à la fois le champ des acteurs et le périmètre
des activités concernés.
Sur la base de ces recommandations, les pro-
chaines étapes de la promotion d’un cadre euro-
péen et le rôle de la Commission sont essentiels.
La consultation ouverte par la publication du
livre vert place d’emblée la Commission comme
« plate-forme » d’échanges et de discussions au
niveau communautaire et permet une mutuali-
sation des meilleures pratiques menées dans les
pays. Cependant, le principe fondamental de
subsidiarité et l’engagement volontaire des
acteurs économiques doivent prévaloir dans ce
domaine, pour préserver les spécificités so-
ciales, culturelles et économiques nationales. La
Commission doit donc continuer à jouer un rôle
« d’animateur » et éviter toute directive ou
texte contraignant, qui serait source d’inertie
bureaucratique et administrative.
Nicole Moreau est présidente de la Fédéra-
tion nationale des caisses d’épargne
b RAPPORT
L’étude commanditée
par l’OMS et publiée
le 20 décembre 2001
montre qu’une
augmentation
des moyens financiers
de 72 milliards
d’euros par an
dans le domaine
de la santé
permettrait de
dégager au moins
396 milliards de gains
annuels au bout
de quinze ans,
tout en sauvant
8 millions de vies
chaque année
Susciter les échanges
des meilleures
pratiques existantes
et encourager
le développement
de comportements
novateurs
b LES LETTRES D’ACCOMPAGNEMENT POUR LES NULS, de Joyce
Lain Kennedy et Alain Dumesnil.
b LES ENTRETIENS DE RECRUTEMENT POUR LES NULS, des
mêmes auteurs.
Deux ouvrages conçus de manière très pratique et destinés aux candi-
dats en recherche d’emploi. Conseils, astuces, études de cas, exemples
et modèles de lettres d’accompagnement adaptées à toutes les situa-
tions et à tous les secteurs fourmillent de manière claire et concise dans
le premier guide. Dans la même veine, le second s’attache à démonter
tous les rouages de l’entretien de recrutement. Le tout avec une pointe
d’humour
(Editions First, 2001, 232 et 294 pages, 21,90 ¤.) C. Ro.
b L’EXPATRIATION, de Jean-Luc Cerdin
Professeur à l’Essec, docteur en sciences de gestion, Jean-Luc Cerdin a
le mérite dans cet ouvrage de répondre à la fois aux besoins des entre-
prises et à ceux des salariés sur le sujet de la mobilité internationale.
Dans un souci constant de concilier apport théorique et approche prati-
que, l’auteur passe en revue en quinze chapitres tous les aspects de l’ex-
patriation. Les modalités du choix, les motifs et les freins, les facettes
de l’adaptation, son anticipation et son accompagnement, l’adaptation
du conjoint et les facteurs de réussite sont ainsi chaque fois analysés à
l’aune des travaux de recherches les plus récents et des témoignages
d’expatriés et de responsables d’entreprise.
(Editions d’organisation, 2001, 344 pages, 32 ¤.) C. Ro.
b LE CAPITALISME VERTUEUX, de Marie Cuillerai
Peut-on avoir confiance dans l’argent ? Et dans la mondialisation des
marchés financiers à l’origine d’une formidable création de richesses
qui transforme les mécanismes du capitalisme classique ? Et dans les
engagements vertueux des Bill Gates et Jean-Marie Messier ? Pas
vraiment, si l’on suit la philosophe de l’économie Marie Cuillerai.
Elle convoque Klossowski et Kant, Keynes et Rousseau, Faust et
Aristote, Fourrier et Max Weber pour nous prouver que les paléo-
monnaies et les « dons contre dons », tout comme les folies spéculati-
ves de George Soros ou de Nick Leeson – qui provoqua la faillite de la
banque Baring –, nous appellent à ne pas succomber aux appels obsé-
dants à la confiance généralisée dans les mécanismes financiers. Elle
prône « les interrogations, les doutes, les questions, qui restent (…) les
seules armes valables pour agir et choisir son destin ». Un appel à la
conscience.
(Payot, 2001,190 pages, 13,50 ¤.) Al. F.
b MA VIE DE PATRON, de Jack Welch, avec John Byrne
Cette autobiographie de l’ancien patron de General Electric (GE) n’est
pas aussi passionnante qu’on aurait pu l’espérer du monstre sacré qui a
fait de la société créée par Thomas Edison en 1892 pour fabriquer l’am-
poule électrique de son invention la première entreprise du monde.
Trop copieux, trop anecdotique, le livre fait pourtant apparaître
l’extraordinaire ambivalence de cet homme hors du commun : d’un
côté, il a fait preuve d’une brutalité extrême en plusieurs occasions,
par exemple en faisant partir 112 000 salariés de GE, entre 1980 et
1985, méritant ainsi la médaille du patron le plus dur d’Amérique en
1984 ; d’un autre côté, il a prouvé sa conviction « qu’il n’est de riches-
ses que d’hommes » ; il faut lire, à la fin de l’ouvrage, le chapitre
« Mes trucs de PDG » pour comprendre la priorité qu’il a donnée au
choix, à la gestion, à l’animation des hommes et des femmes, qu’il
veut « bien dans leur peau » et, par-dessus tout, capables d’adapta-
tion. Un peu comme lui-même qui a découvert Internet en 1997 et
qui a basculé son énorme entreprise, en trois ans, dans le monde vir-
tuel.
(Village Mondial, 2001, 448 pages, 30 ¤.) Al. F.
PARUTIONS
TRIBUNES
L’amélioration de la santé, condition indispensable
au développement dans les pays pauvres
Les acteurs locaux, les oubliés
de la « responsabilité sociale des entreprises »
par Nicole Moreau
VI / LE MONDE / MARDI 8 JANVIER 2002
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