Beko TSE 1230 - ANNEXE 547 User Manual Page 17

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LE MONDE / MARDI 8 JANVIER 2002 / 17
À LA VEILLE de l’examen, mercredi 9 janvier, par le tribunal de com-
merce de Nanterre, des offres de reprise du groupe d’électroménager
Brandt, la concurrence entre les candidats les conduit à revoir leurs
propositions. Lundi 7, le turc Arcelik-Beko et l’israélien Elco Holdings
devaient présenter leurs nouvelles « offres améliorées ». Jeudi et ven-
dredi, Candy et Whirlpool avaient revu leurs plans : le premier propo-
se de reprendre 3 870 salariés (soit 329 salariés de plus que sa précé-
dente offre) et affirme disposer de 490 millions d’euros pour mener à
bien son projet. L’américain Whirlpool prévoit, lui, la reprise de
4 269 salariés en France (745 de plus que son projet initial), dont
1 224 par le biais de contrats de sous-traitance. Whirlpool prévoit
150 millions d’euros d’investissements dès 2002 et 100 millions pour
la communication sur les marques de Brandt.
AT & T supprimerait 5 000 emplois
L’OPÉRATEUR de télécommunications américain AT & T a annoncé
vendredi 4 janvier qu’il s’apprêtait à supprimer 5 000 emplois cette
année. Cette mesure vient s’ajouter aux 10 000 suppressions déjà réali-
sées en 2001. A l’issue de ces restructurations, l’entreprise, qui
employait 125 000 salariés, aura réduit ses effectifs de 12 %.
AT & T a précisé qu’il inscrira dans ses comptes du quatrième trimes-
tre 2001 une charge d’un milliard de dollars pour tenir compte du coût
de ces opérations. Suite à la vente à Comcast, en décembre, de sa filia-
le AT & T Broadband, premier câblo-opérateur américain, l’opérateur
s’est recentré sur les services téléphoniques destinés aux particuliers
et aux entreprises. Pour pallier la baisse continue du chiffre d’affaires
de la téléphonie grand public, en proie à une farouche guerre des prix,
AT & T a annoncé la hausse de ses tarifs pour les petits consomma-
teurs, la troisième depuis juin 2000.
Apple lance un nouvel
iMac à écran plat
APPLE devait lancer, dans la soirée du lundi 7 janvier, à San Fran-
cisco, un nouvel ordinateur grand public iMac à écran plat. Selon les
informations de l’hebdomadaire américain Time daté 14 janvier, le
design du nouvel ordinateur sera tout aussi innovant et révolutionnai-
re que celui du premier iMac qui, en 1998, avait permis à Steve Jobs,
son PDG, de sauver Apple de la faillite. Le nouvel iMac est composé
d’une unité centrale en forme de demi-sphère de 26 centimètres de
diamètre, sur laquelle est posée un bras articulé supportant un écran
plat. Le modèle haut de gamme incluera un graveur de DVD.
La société devrait aussi annoncer le lancement d’un nouveau logiciel
iPhoto (qui s’ajoute à iTunes pour la musique, iMovie pour les films et
iDVD pour graver des DVD). Grâce à ces innovations, Apple espère
conserver sa niche de 4 % du marché mondial, face aux géants Micro-
soft et Intel.
Extension du conflit chez
McDonald’s à Paris
EN CONFLIT avec un des franchisés du groupe depuis le 24 octobre,
les salariés en grève du Mc Donald’s du boulevard Saint-Denis à Paris,
appuyés par un collectif de solidarité, ont été rejoints par des
employés de plusieurs restaurants Mc Donald’s de la capitale. Samedi
5 janvier, le mouvement a été étendu aux établissements des Champs-
Elysées où des occupations avaient eu lieu durant les fêtes, boulevard
Saint-Germain, rue Soufflot, à l’Opéra…
L’origine du conflit porte sur le licenciement de cinq employés du
Mc Do du faubourg Saint-Denis, accusés de détournement de fonds,
et par ailleurs candidats aux élections professionnelles. Aucune char-
ge n’a été retenue contre eux à l’issue de leur audition, jeudi 3 janvier,
par la brigade financière. L’affaire devait être examinée, mardi 8 jan-
vier, par le tribunal des prudhommes.
Une autoroute ferroviaire pourrait
relier la France à l’Italie fin 2002
LOUIS GALLOIS, président de la SNCF, Gilbert Santel, président
d’AREA, et Robert Lohr, président de Lohr Industrie, ont annoncé,
vendredi 4 janvier, à Chambéry (Savoie), un partenariat entre leurs
trois sociétés pour expérimenter une autoroute ferroviaire alpine de
175 kilomètres entre Aiton-Bourgneuf, à l’entrée de la vallée de la
Maurienne, et Orbassano-Turin (Italie). La société autoroutière AREA
assumera pour 10,67 millions d’euros l’aménagement à Aiton d’une
plate-forme de chargement qui, fin 2002, permettra de charger des
camions citernes de faible hauteur sur des wagons surbaissés pivo-
tants Modalohr.
Selon Louis Gallois, les navettes ferroviaires pourraient transporter
entre 35 000 et 50 000 véhicules par an, à raison de quatre aller-retour
quotidiens. La SNCF compte sur les deux Etats français et italien pour
subventionner un déficit d’exploitation de la future autoroute ferro-
viaire estimé annuellement à près de 12,2 millions d’euros. (Corresp.)
Kansai annule la commande
de combustible Mox à la Cogema
L’UTILISATION par le Japon du combustible Mox (mélange d’ura-
nium et de plutonium) prend un nouveau retard : la compagnie électri-
que nippone Kansai a annoncé la semaine dernière qu’elle avait
demandé à la Commox (une filiale de la Cogema et de Belgonucléaire)
d’arrêter de fabriquer du Mox pour son compte. Cette décision fait sui-
te au refus du ministère de l’économie et de l’industrie (le MITI) de
considérer que les garanties de qualité de la fabrication étaient suffi-
santes. Kansai n’avait pas encore été livrée de ses huit tonnes fabri-
quées. Une autre compagnie japo-
naise, Tepco, est elle aussi empê-
chée d’utiliser le Mox que lui a
livré la Cogema. Les centrales
japonaises devaient commencer à
utiliser le Mox en 1999. Mais à la
suite d’une fraude sur la qualité
des combustibles découverte
chez leur autre fournisseur, BNFL
(British Nuclear Fuel Limited) en
septembre 1999, les contrôles de
qualité ont été multipliés dans les
usines de fabrication européenne
(Dessel en Belgique, Marcoule et
Cadarache en France, Sellafield
en Grande-Bretagne).
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OUVERTURE EXCEPTIONNELLE
LES DIMANCHES 20 ET 27 JANVIER
IL EST 7 H 50 et une bonne dizaine de per-
sonnes patientent dans le froid. Le bureau de
La Poste Paris-Brochant, avenue de Clichy
dans le 17
e
arrondissement, n’ouvre pourtant
que dans une dizaine de minutes. Mais, en ce
samedi 5 janvier, il y a déjà affluence. A Paris,
les prestations versées par les caisses d’alloca-
tions familiales sont tombées ce matin même.
Certains ont fait le déplacement pour toucher
le revenu minimum d’insertion (RMI).
Dans la file d’attente, qui s’allonge à vue
d’œil, un homme disserte à voix haute sur
l’euro : « 6,55957… 6,55957, répète-t-il. S’il faut
avoir fait l’ENA pour trouver une somme
pareille… Bravo Fabius ! » Cet ancien employé
de la RATP, âgé de soixante-trois ans, se dit
tout disposé à « évoluer » mais la disparition
du franc lui inspire pas mal d’amertume : «On
perd notre patrimoine, déplore-t-il. Et puis on
ne sait plus trop à quel pays on appartient. » Il
est 8 heures passées, les portes du bureau de
poste restent closes. Plusieurs clients commen-
cent à maugréer. « C’est la faute à l’euro, évi-
demment ! », rigole une femme. 8 h 13 : la
grille métallique se lève. Trente-cinq à quaran-
te personnes s’engouffrent dans les locaux.
D’autres, une poignée, doivent attendre à l’ex-
térieur.
« C’est une journée test », confie Ketty Emma-
nuel, la directrice de l’établissement. Pour la
première fois, les bénéficiaires de prestations
sociales, qui ont l’habitude de retirer tout ou
partie de leur pécule aux guichets, vont se voir
remettre des euros. « Beaucoup d’entre eux ne
possèdent ni compte-chèque ni carte de retrait.
Ils ont un livret A, qu’ils utilisent comme un porte-
monnaie, et viennent parfois pour percevoir 10,
20 ou 50 francs », indique la directrice. Expri-
mées en euros, ces sommes paraissent plus infi-
mes encore ; les personnes défavorisées ne
vont-elles pas éprouver le sentiment qu’elles
ont moins d’argent dans leurs poches ? Plu-
sieurs associations, comme ATD-Quart-Mon-
de ou le Secours populaire, ont constaté cette
appréhension.
Ketty Emmanuel, elle, n’est pas inquiète.
« Depuis le mois d’août, toutes les opérations
sont traduites en euro », explique-t-elle. Le bas-
culement a été, selon elle, indolore. « Il n’y a eu
ni commentaire ni réaction, tout juste un peu de
surprise, les premiers temps », rapporte-t-elle. A
chaque transaction, poursuit-elle, le client a
reçu un récépissé affichant le montant en
francs et sa contre-valeur en euro. Les ména-
ges à faibles revenus ont donc pu s’acclimater
progressivement à la monnaie unique.
Aux guichets, une femme originaire d’Afri-
que du Nord tend son livret A : « Bonjour, je
voudrais retirer 1 400 francs. » Elle empoche
213 euros et quelques cents et confie, en sou-
riant, à l’employée : « Après, mes enfants, ils
vont tout m’expliquer. Parce que, moi, je ne com-
prends rien du tout. » Une autre femme s’appro-
che : « Je souhaiterais savoir ce qui reste sur mon
livret, demande-t-elle. 4 019 francs ? Donnez-
moi 4 000. » Les espèces s’abattent sur le comp-
toir. « Ce sont de jolis billets. On pourra jouer au
Monopoly avec… », lâche-t-elle, narquoise. Puis
un homme murmure : « J’aimerais retirer
200 francs. – Vous ne pouvez pas, répond l’em-
ployée, Il y a un peu moins sur votre livret.
Alors je vais prendre 150. » On lui remet
22 euros et 87 cents, il ne cille pas. La ronde
se poursuit sans anicroche. Un Africain désire
envoyer 400 francs au Sénégal. « Avec les frais,
ça vous fera 67,38 euros », précise l’employée.
Mal à l’aise, l’homme exhibe un convertisseur,
vérifie la somme qu’on lui réclame, tend un
billet de 50 euros. L’agente de La Poste l’aide à
terminer la transaction. Pendant cette matinée
un peu inédite, ce sera l’un des rares clients à
trébucher sur la monnaie unique.
Bertrand Bissuel
L’EURO n’a pas manqué son pre-
mier grand rendez-vous lors de l’af-
fluence dans les magasins du same-
di 5 janvier. Moins d’une semaine
après son arrivée dans les poches
des Européens, la nouvelle mon-
naie entre peu à peu dans les
mœurs. Pour l’écrasante majorité
des Français (88 %), le passage à
l’euro s’est « plutôt bien passé »,
contre 9 % d’un avis contraire,
selon un sondage réalisé par CSA
pour France Info et France 3,
publié dimanche 6 janvier. L’opéra-
tion s’est déroulée de manière
« simple » pour 73 % d’entre eux,
selon une enquête Ipsos-Journal
du Dimanche.
D’une façon générale, les achats,
samedi, se sont déroulés dans le
calme et la bonne humeur. «On
aurait pu redouter des files d’atten-
tes plus longues aux caisses ou des
mouvements d’agacement de cer-
tains clients », explique soulagée
Chantal Forêt, chef de caisse du
magasin Carrefour du centre com-
mercial Euralille (Nord). Résultat,
ce samedi, journée traditionnelle
de forte affluence dans ce maga-
sin, ressemblait à un samedi ordi-
naire. Cliente fidèle, Andrée, ensei-
gnante à la retraite, n’est en rien
perturbée par le passage à l’euro.
Les conversions n’ont pas de
secret pour elle, qui « voyage beau-
coup aux Etats-Unis » et effectue
souvent ses achats en Belgique.
Lucie patiente devant l’une des
caisses, avec son chariot rempli à
ras bord, et prépare sa carte bleue
pour payer en euros. « Euro ou
franc, il y aura toujours des râleurs
aux caisses qui trouveront que ça
n’avance pas, que la caissière ne va
pas assez vite », soupire la cliente.
Le même jour, au magasin Carre-
four de la porte d’Auteuil, à Paris,
régnait une forte agitation. «Ilya
un léger ralentissement aux caisses,
mais rien d’extraordinaire pour un
samedi après-midi, explique Béatri-
ce qui navigue de caisse en caisse
pour aider certains clients. Ce qui
prend plus de temps, ce sont les paie-
ments en liquide, mais sinon globale-
ment l’euro ne pose pas de problè-
mes aux gens », constate-t-elle.
Près de la moitié des paiements
dans ce magasin se font en espèces
contre 20 % en temps normal.
« Globalement, les gens sont plutôt
contents », confirme Thierry, l’un
de ses collègues. « Mais on trouve
toujours des râleurs. Ce matin, un
client ne voulait pas qu’on lui rende
des euros sur son billet de
100 francs. Il a planté son chariot à
la caisse et est parti en râlant,
oubliant de récupérer son billet »,
raconte-t-il. Seul signe de bascule-
ment monétaire : les sourcils fron-
cés des consommateurs auscultant
leurs tickets de caisse à la sortie.
« Pour l’euro, les grands magasins
sont plus sérieux. Mais bon, il faut
toujours vérifier », se méfie José,
soixante ans, client du magasin
Auchan de la Défense (Hauts-de-
Seine).
Le principal problème s’est résu-
aux grosses coupures en
francs, qui circulaient encore same-
di, posant parfois des problèmes
de rendu de monnaie. « Contraire-
ment aux anticipations, les grosses
coupures nationales sont souvent uti-
lisées chez les commerçants et les
petites sommes échangées dans les
banques », a confirmé la Commis-
sion européenne. « Les banques ne
font pas leur boulot, râle Pierre, un
client qui s’excuse de présenter à
la caissière un billet de 500 francs.
Vous comprenez, c’est toute une his-
toire pour changer ses francs dans
mon agence. C’est pas normal qu’on
soit obligé d’aller dans les maga-
sins. » Aux Galeries Lafayette, les
caissières avaient aussi la désagréa-
ble impression de faire le travail
des banquiers : « Les temps de tran-
saction sont beaucoup plus longs
que d’habitude. » Michel-Edouard
Leclerc, le dirigeant des Centres
Leclerc, regrettait pour sa part
qu’on ait « transformé le commerce
en un formidable bureau de chan-
ge ».
Pourtant, la Commission euro-
péenne s’est voulu rassurante
quant à d’éventuelles pénuries de
pièces et de petites coupures.
« Des problèmes mineurs ont été
décelés dans la plupart des Etats
membres, sans pour autant affecter
l’activité commerciale », a-t-elle
souligné. A la veille du week-end,
la Commission européenne indi-
quait que la barre des 50 % de paie-
ments en liquide réalisés en euros
était franchie, tandis que la quasi-
totalité des distributeurs de billets
des douze pays de la zone euro
délivraient la nouvelle monnaie.
Selon la Commission, les paie-
ments en euros représentaient
plus de 80 % aux Pays-Bas et en
Grèce, entre 50 % et 65 % dans six
pays (l’Allemagne, la Finlande,
l’Autriche, le Luxembourg, l’Irlan-
de et le Portugal), et entre 25 % et
50 % dans les autres pays, la Fran-
ce et l’Espagne se situant « en haut
de la fourchette ».
Mais déjà, un nouvel examen de
passage se profile à l’horizon. Les
soldes débutent mercredi 9 janvier
pour prendre fin la veille de la dis-
parition définitive du franc, le
16 février. Une ultime épreuve
pour les commerçants, qui devront
une dernière fois jongler avec les
deux monnaies, mais cette fois
avec un quadruple étiquetage.
Stéphane Lauer
et Nadia Lemaire (à Lille)
A La Poste, les premières prestations sociales dans la monnaie unique
La timide avancée du mieux-disant social dans les marchés publics européens
PLUS DE 1 000 MILLIARDS
d’euros, soit environ 14 % du pro-
duit intérieur brut des Etats mem-
bres : c’est ce que représentent, cha-
que année, les marchés publics dans
l’Union euro-
péenne. La
législation en
la matière est
complexe.
Elle s’est enri-
chie, le 15 oc-
tobre 2001,
d’une commu-
nication interprétative de la Com-
mission « sur le droit communautai-
re applicable aux marchés publics et
les possibilités d’intégrer les aspects
sociaux dans lesdits marchés ».
Saisie par le droit communautaire
comme l’une des composantes du
marché intérieur, la politique des
marchés publics repose sur une
série de directives qui coordonnent,
en matière de fournitures, de servi-
ces et de travaux – et pour certains
secteurs –, les procédures de passa-
tion de ces marchés. L’harmonisa-
tion des législations nationales qui
en résulte vise à garantir, d’une part,
une concurrence effective entre les
soumissionnaires, et, d’autre part,
l’utilisation rationnelle des fonds
publics. Cette politique peut être
réalisée, et tel est le sens de la com-
munication du 15 octobre, en diver-
sifiant les objectifs poursuivis pour
y intégrer, en particulier, « ceux de
la politique sociale ». Entendue au
sens large, et couvrant des mesures
allant de la promotion de l’égalité
de traitement entre hommes et fem-
mes à la réinsertion des personnes
défavorisées, la politique sociale
peut être prise en considération, à
des degrés divers, à toutes les éta-
pes de la procédure de passation
des marchés.
Il en est ainsi, tout d’abord, lors
du choix de l’objet ou du service à
acquérir, la seule limite étant que le
choix exercé n’aboutisse pas à exclu-
re de l’accès au marché les soumis-
sionnaires d’autres Etats membres.
De même, des aspects sociaux
peuvent être pris en compte lors de
la sélection des candidats, puis de
l’attribution du marché. Par exem-
ple, la lutte contre le chômage peut
être un critère pour attribuer un
marché lorsque l’autorité se trouve
face à deux offres économiquement
équivalentes.
Enfin, et surtout, la phase d’exécu-
tion du projet, qui n’entre pas dans
le champ d’application des directi-
ves, permet au pouvoir adjudicateur
d’imposer à l’entreprise dont il
retient l’offre des clauses contrac-
tuelles prévoyant par exemple des
actions favorables à l’emploi ou des
mesures visant à promouvoir l’égali-
des chances ; encore, si elles
n’ont pas d’effet discriminatoire à
l’égard des candidats d’autres Etats
membres.
UN GUIDE NON CONTRAIGNANT
« Instrument essentiel » des autori-
tés publiques, selon le commissaire
au marché intérieur, Frits Bolkes-
tein, la communication du 15 octo-
bre connaît une limite d’importan-
ce : elle n’est pas juridiquement
contraignante. Acte à visée explicati-
ve, elle se borne, en interprétant le
droit existant, à servir de guide aux
autorités. Il en résulte, dès lors que
les directives marchés publics ne
contiennent aucune disposition spé-
cifique sur la poursuite d’objectifs
de politique sociale, que les Etats
membres demeurent, pour l’essen-
tiel, libres d’agir comme ils le
souhaitent.
S’il ne leur est pas impossible,
selon les modalités précédemment
exposées, d’orienter leurs achats en
fonction de tels objectifs, rien ne
leur en fait obligation. Il faut en
conclure, comme la Commission
l’admet, que si l’on devait juger le
système actuel insuffisant sur ce
point « il faudrait modifier les directi-
ves marchés publics ». On pourrait
songer par exemple, ce que l’état
présent du droit communautaire ne
permet pas, à réserver des quotas
de marchés à une catégorie donnée
de fournisseurs. Tel est le cas aux
Etats-Unis, 20 % des marchés
reviennent aux small and minority
businesses et sont exclus, par le jeu
d’une réserve américaine, de l’appli-
cation de l’accord sur les marchés
publics, signé à Marrakech en 1994
sous l’égide de l’Organisation mon-
diale du commerce, exception qui
se retrouve dans l’accord concer-
nant les marchés publics, conclu
sous forme d’échange de lettres,
entre la Communauté et les Etats-
Unis, en 1995. A défaut d’actions de
ce type, la question demeure de
savoir si, pour la mise en œuvre
d’une politique sociale, la lenteur
est une vertu.
Isabelle Pingel-Lenuzza
(professeur de droit public
à l’université de
Paris-XII-Saint-Maur)
Plus de la moitié des paiements en liquide
en Europe sont déjà effectués en euros
La monnaie unique a passé sans encombre le test des premières courses du week-end
Le double affichage des prix, en euros et en francs, souhaité par le
gouvernement pour empêcher la valse des étiquettes, devrait perdu-
rer quelques mois. « Il n’y a aucune obligation, mais le gouvernement
encourage le double affichage jusqu’en juin, indique-t-on au ministère
de l’économie. Il n’est pas forcément nécessaire d’indiquer le prix des
pommes dans les deux monnaies pendant des mois. Mais pour les pro-
duits industriels de grande consommation, il faut continuer ». La gran-
de distribution explique qu’elle s’adaptera aux souhaits des consom-
mateurs. « Mais plus on avance, plus les gens veulent que le délai soit rac-
courci », affirme Alain Thieffry, directeur marketing de Carrefour.
Ce samedi 5 janvier était considéré comme le pre-
mier test sérieux pour l’euro, du fait de l’affluen-
ce traditionnelle des consommateurs dans les
magasins pour le premier week-end de l’année.
La monnaie unique est d’ores et déjà entrée
dans les mœurs, cinq jours après son arrivée
dans les porte-monnaie. Les commerçants déplo-
rent cependant de devoir jouer le rôle de bureau
de change à la place des banques.
Le double étiquetage va durer plusieurs mois
Les candidats au rachat
de Brandt revoient leurs offres
EXPERTISE
ENTREPRISES
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