Beko TSE 1230 - ANNEXE 547 User Manual Page 14

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Faire vivre l’exception culturelle
par Henri Weber
Suite de la première page
Est-ce qu’ils se rendent compte
que les petits marquis qui font la loi
dans la programmation réduisent
totalement au silence des pans
entiers de la création française ?
Ont-ils conscience de cette aberra-
tion : dans notre pays dont on peut
écrire l’histoire par la chanson, le
seul fait de prononcer actuellement
ce nom vous ferait passer pour un
homme des croisades ?
Est-il venu à leurs oreilles, à leur
conscience que, s’il est bon de s’enri-
chir des musiques et des cultures du
monde, nous sommes un certain
nombre à dire non au rouleau com-
presseur, au monopole imposé du
métissage totalitaire et du raz-de-
marée anglo-saxon ?
Enfin, ne croient-ils pas que l’ex-
ception culturelle qui a sauvé le ciné-
ma français et dont certains veulent
la disparition devrait aussi s’appli-
quer à la chanson ? Seule, elle per-
mettrait la diversité et donnerait la
possibilité de se faire entendre à
tous ceux qui sont systématique-
ment écartés des antennes.
Je sais ce que l’on va m’objecter :
la loi sur les quotas imposés de chan-
sons françaises dans les program-
mes répond à la question que je
pose. Non, cent fois non car elle n’a
pour effet, le plus souvent, que de
multiplier les diffusions d’artistes
qui le sont déjà largement sans cela.
Rappelons-nous l’étonnement
même de Francis Cabrel qui trou-
vait anormal, il y a quelques
années, que le titre-phare de l’un
de ses albums ait été diffusé plus
de dix mille fois en un an sur les dif-
férentes radios !
L’ignorent-ils, ces responsables
divers et variés ? Ils existent ceux
qu’ils ne connaissent pas, ils
vivent, ils écrivent, ils chantent
souvent depuis des années, en
France, à Paris même, les héritiers
des Couté, Bruant, Rictus. Oui,
messieurs, ils chantent dans ces
petits lieux aléatoires en subsis-
tant comme au XIX
e
siècle : en fai-
sant la quête ! Qu’ils aillent donc
les écouter, les voir les Christian
Paccoud, les Bernard Joyet, les Phi-
lippe Forcioli, les Allain Leprest et
des dizaines et des dizaines de
vrais auteurs, de vrais créateurs
condamnés au silence sur leurs
ondes. J’allais dire sur nos ondes.
S’ils sont dignes par eux-mêmes,
ils ont droit eux aussi d’être recon-
nus, dignes d’exercer leur art et
d’être diffusés normalement.
Ne laissez pas s’éteindre la peti-
te flamme vacillante de la chanson
d’expression française. Elle résiste.
Il ne faut pas la laisser s’éteindre.
A vous de la préserver, de la trans-
mettre. Vous en avez non seule-
ment le pouvoir, mais le devoir.
Jean Ferrat
L
E vif débat soulevé par la
déclaration de Jean-Marie
Messier dressant l’avis de
décès de « l’exception cul-
turelle française » a valeur de
symptôme. Il montre combien, à
l’heure de la mondialisation, la
culture est devenue un enjeu
majeur dans notre société.
Sans avoir lu Gramsci, les diri-
geants américains ont compris
depuis longtemps que l’hégémo-
nie culturelle fraie la voie à la domi-
nation économique et politique.
Les accords Blum-Byrnes de 1946
conditionnaient déjà l’aide du plan
Marshall à l’ouverture des mar-
chés européens à la production
cinématographique d’Hollywood.
Tout au long du demi-siècle qui a
suivi, les Etats-Unis n’ont eu de ces-
se, au nom du libre-échange, de
démanteler les systèmes d’aide
que certains pays européens – au
premier rang desquels la France –
avaient mis sur pied pour défendre
leur création nationale. ils y
sont parvenus, cette création a
périclité et le rouleau compresseur
américain a tout emporté.
Aujourd’hui encore, les Etats-
Unis usent de leur influence qui
n’est pas mince – pour inscrire le
cinéma et l’audiovisuel dans les
négociations de l’OMC sur la libé-
ralisation des services. La fin de
non-recevoir qu’ils ont essuyée, à
l’initiative des Européens, aussi
bien à Seattle qu’à Doha, n’a en
rien découragé leurs efforts.
On comprend, dans ces condi-
tions, que les propos du patron de
Vivendi Universal aient suscité
une certaine émotion. Dans cette
affaire, le contexte et le moment
ont joué autant, sinon plus, que le
texte. C’est pourquoi les mises au
point et les protestations de Jean-
Marie Messier n’ont pas convain-
cu. Ses nombreuses acquisitions
aux Etats-Unis, en 2000 et 2001, cel-
les, également importantes, qui
sont à venir, déplacent outre-
Atlantique le centre de gravité de
Vivendi Universal.
De là à déduire que J2M a adop-
le credo de la Motion Picture
Association of America (MPAA),
puissant groupe de pression des
grands studios hollywoodiens,
dont il est membre, il n’y a qu’un
pas que la plupart des commenta-
teurs ont allégrement franchi.
Comment concilier, en effet, la
« défense de la diversité culturelle »
et une « création de valeur pour les
actionnaires » à deux chiffres ?
« Sublime faux procès », comme
l’affirme l’intéressé, ou anticipa-
tion lucide ? L’avenir proche nous
le dira.
Notre responsabilité n’est pas
de supputer la bonne ou la mau-
vaise foi, ni la vraie ou fausse
conscience du patron de Vivendi
Universal, mais de défendre et de
consolider notre système d’aide
au secteur culturel contre tous
ceux qui veulent le soumettre aux
lois du libre-échange. Le large
consensus qui s’est exprimé à ce
sujet, à gauche comme à droite,
ne peut que nous réjouir. Quand
les conservateurs libéraux dénon-
cent les limites du marché et
approuvent un système de quo-
tas et de péréquation destiné à
prémunir un secteur d’activités
des dégâts du « laisser-faire », les
socialistes ne peuvent que s’en
féliciter. C’est ce qu’on appelle
un hommage du vice rendu à la
vertu.
Mais, il ne suffit pas de clamer
que « non, décidément, l’exception
culturelle n’est pas morte ». Il faut
encore préciser ce qu’on entend
entreprendre pour la faire vivre et
empêcher ceux qui veulent l’occire
de perpétrer leur méfait. Trois
objectifs doivent être poursuivis. Il
faut tout d’abord gagner à ce prin-
cipe un maximum de pays en Euro-
pe et dans le monde. L’exception
culturelle n’est pas « française »
mais universelle. Chaque peuple
doit avoir le droit de défendre et
de promouvoir sa culture, sans se
voir opposer les sacro-saintes
règles du libre commerce. Le
meilleur moyen d’assurer la péren-
nité de notre système d’aide à la
création et à l’innovation culturel-
les, c’est d’œuvrer à ce que le plus
grand nombre possible de pays
s’en inspirent et se dotent d’un sys-
tème comparable. Après tout,
dans les domaines du cinéma, de
la musique, du livre, du spectacle
vivant, il a fait ses preuves.
Réciproquement, nous pour-
rions utilement nous inspirer des
« bonnes pratiques » inventées
dans d’autres pays de l’Union euro-
péenne : les chaînes publiques de
télévision sont beaucoup mieux
financées en Grande-Bretagne et
en Allemagne qu’en France, par
exemple, et le dynamisme de l’in-
dustrie des programmes dans ces
deux pays s’en ressent. Il y aurait
beaucoup à apprendre aussi des
actions de soutien mises en œuvre
par les Anglais et les Allemands en
faveur des arts plastiques.
La culture peut et doit être le
ciment d’une Europe dotée d’un
véritable projet de civilisation. Il
faut promouvoir une charte euro-
péenne de la culture visant à euro-
péaniser notre système d’aide au
cinéma, comme notre engagement
à consacrer au moins 1 % du bud-
get de la nation à la culture. Il faut
assurer la montée en charge du
plan Médias-Plus – 400 millions
d’euros – pour favoriser la circula-
tion des œuvres de chaque pays
membre au sein de l’Union et dans
le monde, créer un forum perma-
nent des professionnels et créa-
teurs européens, adapter le droit
d’auteur au nouveau contexte des
nouvelles technologies de l’infor-
mation et de la communication.
L’UE ne doit pas se contenter
d’une attitude purement défensive
dans la lutte contre la déréglemen-
tation. Elle doit porter ce combat
dans toutes les enceintes interna-
tionales – à commencer par
l’Unesco – et constituer un vérita-
ble front international pour la
défense des identités et de la diver-
sité culturelles.
En deuxième lieu, il faut préser-
ver un service public de l’audiovi-
suel fort : France Télévision, Radio
France, ne sont pas « opéables »,
alors qu’aucune entreprise privée
de ce secteur n’est à l’abri d’une
fusion-acquisition, dont on voit
bien le début, mais dont on ignore
la fin. Le projet de privatisation de
France 2 que défend la droite,
après avoir privatisé TF1 en 1986,
s’inscrit dans une politique de mar-
ginalisation du service public dan-
gereuse et dommageable.
En troisième lieu, il faut promou-
voir une véritable politique indus-
trielle de la communication et de
l’audiovisuel : inciter à la création
de grands groupes transnationaux
européens, capables de faire le
poids face aux tycoons américains :
les AOL Time Warner, News Corp,
Walt Disney, Viacom,… engagés
dans un processus de concen-
tration et de mondialisation qui
est loin d’être achevé. On doit
regretter que les négociations
engagées entre Videndi et Bertels-
mann, au lendemain de la fusion
AOL Time Warner, n’aient pas
abouti et que J2M ait préféré
l’aventure américaine avec Sea-
gram plutôt que l’ambition euro-
péenne avec le géant d’outre-
Rhin.
Ce mouvement de mondialisa-
tion et de concentration dans
l’audiovisuel doit être maîtrisé et
régulé. Il débouche en effet sur
une redoutable centralisation du
pouvoir culturel et médiatique,
menaçant la diversité culturelle.
Présents dans tous les secteurs
– cinéma, télévision, musique,
jeux, édition, Internet – et à tou-
tes les étapes – production, pro-
grammation, distribution –, les
grands groupes d’entertainment
peuvent fonctionner en autarcie :
diffuser en priorité leurs propres
produits et produire essentielle-
ment pour leurs propres circuits.
Difficile, dans ces conditions,
pour les créateurs indépendants,
de se frayer la voie vers un large
public. La législation contre les
abus de position dominante devra
être adaptée et renforcée, les obli-
gations faites aux opérateurs pri-
vés de contribuer au financement
et à la diffusion d’œuvres origina-
les, françaises et européennes,
devront être garanties. Les filiales
des grands groupes transnatio-
naux implantées dans notre pays
respectent nos lois et notre droit.
On ne voit pas pourquoi les gran-
des entreprises de la communica-
tion et des médias s’affranchi-
raient de nos lois audiovisuelles et
des décisions du CSA chargé de
les faire appliquer.
Grâce aux déclarations fracas-
santes du patron de Vivendi Uni-
versal, l’ambition culturelle a quel-
ques chances de figurer en bonne
place dans le débat des prochaines
élections. Sur ce point au moins,
on doit lui rendre hommage.
Henri Weber
est secrétaire
national du PS à la culture et aux
médias, sénateur de la Seine-Mariti-
me.
Chaque jeudi avec
0123
DATÉ VENDREDI
retrouvez
LE MONDE DES LIVRES
A
l’orée d’une campagne
électorale présidentielle
décisive pour notre pays,
le livre d’Yves-Marie Lau-
lan, Jacques Chirac et le déclin fran-
çais (François-Xavier de Guibert
éditeur, 2001), traite d’abord du
déclin de la France au cours des
trente dernières années, mais c’est
aussi une fresque magistrale de la
vie politique de la V
e
République
depuis 1974. L’auteur dresse
notamment un réquisitoire très
sévère contre celui qui, à chaque
moment, en fut un des principaux
acteurs : Jacques Chirac.
Déclin économique d’abord, aus-
si bien par rapport aux « trente
glorieuses » que par rapport à nos
voisins européens. Les tableaux
qui figurent dans la première
partie de l’ouvrage portent triste-
ment témoignage de la médiocre
gestion de nos ressources écono-
miques et humaines, et des
retards pris par la France sur ses
principaux concurrents.
La croissance ralentie des
années 1990 résulte essentielle-
ment du choix d’une parité franc-
mark considérée comme le « sésa-
me, ouvre-toi » du paradis suppo-
de la monnaie unique, choix de
surévaluation qui nous a valu un
million et demi de chômeurs sup-
plémentaires. C’est d’avoir mainte-
nu contre ses engagements électo-
raux cette politique en 1995-1997
que se targue aujourd’hui, dans
ses vœux, le chef de l’Etat, qui
feint d’oublier l’échec politique
majeur auquel cette volte-face l’a
conduit en 1997.
Yves-Marie Laulan déplore aussi
l’affaissement de notre défense.
Notre effort en la matière est ainsi
passé de 3,7 % du PIB en 1991,
dernier budget que j’ai préparé, à
1,96 % du PIB en 2001. L’armée
française est conduite soit à l’enli-
sement dans des opérations de
maintien de l’ordre qui sont lour-
des de servitudes ingrates et qui
ont peu à voir avec l’intérêt natio-
nal (Kosovo), soit à jouer la mou-
che du coche derrière les Améri-
cains, malgré les rodomontades
lancées à la légère et de manière
bien imprudente par le chef de
l’Etat après le 11 septembre.
Yves-Marie Laulan dénonce la
réforme de nos armées décidée
par Jacques Chirac en 1996 comme
« ne procédant d’aucune réflexion
stratégique de fond » et négligeant
les exigences de la défense du terri-
toire. La France se résigne tout
simplement à « rentrer dans le
rang », comme elle le fait aussi en
matière de politique extérieure : le
dessein de substitution qu’était
censée fournir l’Europe signifie en
réalité la perte de maîtrise de
notre destin dans un ensemble de
plus en plus évanescent où se lais-
se néanmoins percevoir la montée
en puissance de l’Allemagne et de
la Grande-Bretagne.
Analysant la crise sociétale,
Yves-Marie Laulan la corrèle à
juste titre avec le déclin de notre
démographie et avec la crise de la
famille. Il dénonce enfin le déclin
politique. Les interventions crois-
santes du pouvoir judiciaire dans
le fonctionnement des institutions
s’appuient malheureusement sur
les abandons et les compromis-
sions de beaucoup de nos plus
hauts responsables.
Les cohabitations à répétition,
« petites » et « grandes », ont
dénaturé et vidé de leur contenu
les institutions de la V
e
République
voulues par le général de Gaulle.
La mise en cause de l’unité de la
République en Corse avec cette
capitulation devant la violence
d’une minorité que constitue le
« processus de Matignon » n’a pu
s’opérer qu’à la faveur de l’abaisse-
ment de la fonction présidentielle.
De même, l’euro va consacrer
l’abandon de notre politique moné-
taire au profit d’une Banque cen-
trale européenne sourde aux
appels de nos populations et indif-
férente à leur sort. C’est un des
fruits amers du traité de Maas-
tricht, contre lequel j’avais moi-
même mis en garde en son temps.
Si l’incapacité trop fréquente de
l’Etat à mener à bien les politiques
qu’il décide peut nourrir un certain
scepticisme et une sorte de « libéra-
lisme par défaut » compréhensible,
Yves-Marie Laulan devrait néan-
moins prendre garde, à mon sens,
qu’un libéralisme mal compris à
l’échelle mondiale peut nourrir des
aberrations qu’a justement dénon-
cées par ailleurs Maurice Allais.
La mondialisation libérale peut
conduire, à la faveur des distor-
sions monétaires, sociales et envi-
ronnementales, à accélérer la
désindustrialisation de notre pays
– en matière d’industrie électroni-
que ou chimique, par exemple. Le
libre-échange n’est d’ailleurs un
facteur de développement que
pour un petit nombre de pays du
Sud, essentiellement en Asie. Les
décisions prises à Doha, avec l’aval
de notre Janus exécutif, consti-
tuent un marché de dupes dont
seront victimes aussi bien nos agri-
culteurs, qui ont besoin de prix
rémunérateurs et pas seulement
d’aides directes, que ce qui nous
reste d’industrie textile.
L’intérêt de l’ouvrage d’Yves-
Marie Laulan n’est pas seulement
de faire le bilan des « trente piteu-
ses » (Nicolas Baverez) qui ont sui-
vi les « trente glorieuses ». Il est aus-
si, pour les observateurs attentifs
de la vie politique, de mettre en
lumière de façon très crue le rôle
que Jacques Chirac a joué à plu-
sieurs moments décisifs dans le
déclin français et dans le processus
de liquidation de l’héritage gaullis-
te : en 1974, en faisant élire, contre
Jacques Chaban-Delmas, Valéry
Giscard d’Estaing, puis en subor-
donnant, deux décennies durant, à
son ambition personnelle les cau-
ses pour lesquelles il prétendait lut-
ter – ainsi du traité de Maastricht,
qu’il fait approuver, en 1992, «en
toute lucidité, sans enthousiasme
mais sans état d’âme ».
« Le grand tournant de l’histoire
européenne de l’après-guerre, écrit
Yves-Marie Laulan, sera la conver-
sion progressive de Jacques Chirac,
sous l’influence d’Edouard Balladur
et d’Alain Juppé, à l’idée d’une Euro-
pe fédérale qui n’ose pas dire son
nom. » Et d’ajouter : « Il s’agissait
surtout de ménager les conditions
d’accès à la présidence de la Républi-
que, dont les voix du centre déte-
naient la clé. » La création de l’UEM
n’est que le point final de cette dis-
solution de l’identité gaulliste dans
une droite libéral-mondialiste.
Ainsi en va-t-il également des
trois cohabitations dont Jacques
Chirac fut le coresponsable et
dont, le moins qu’on puisse dire,
est qu’elles n’ont pas relevé la fonc-
tion présidentielle. Plus profondé-
ment, l’auteur entend montrer
comment Jacques Chirac a contri-
bué à l’effacement des valeurs et
des repères moraux, et combien
peu il a su aider les Français à pren-
dre conscience des enjeux à long
terme, qu’il s’agisse de la démogra-
phie ou de l’éducation.
J’ai dû malheureusement consta-
ter qu’on ne pouvait s’appuyer sur
la gauche établie pour enrayer un
déclin auquel elle participe elle aus-
si. Une gestion opportuniste por-
tée par le vent dominant, la dévalo-
risation du travail et du sens de l’ef-
fort, une propension à l’assistanat
généralisé sur fond de pertes des
valeurs républicaines et nationales
ne qualifient pas plus les sociaux-
libéraux que les libéraux-sociaux
pour aider la France à remonter la
pente d’un résistible déclin.
Au-delà des quelques réserves,
somme toutes mineures, que je
peux être amené à formuler,
l’ouvrage d’Yves-Marie Laulan
nous rappelle qu’au-delà des cliva-
ges politiques traditionnels vidés
de leur signification il y a place
aujourd’hui pour une force politi-
que nouvelle, allant de la gauche
nationale aux gaullistes, rassem-
blée sur la volonté de restaurer
l’Etat dans sa dignité et la nation
dans un dessein de grandeur, d’in-
dépendance et, j’ajoute, de justice
sociale. N’est-ce pas l’essentiel
du message laissé par le général de
Gaulle et tombé désormais en dés-
hérence ?
Jean-Pierre Chevènement
,
ancien ministre, député (MDC) du
Territoire de Belfort, est candidat à
l’élection présidentielle.
Qui veut tuer
la chanson
française ?
Jacques Chirac, ou l’artisan du déclin
par Jean-Pierre Chevènement
Il y a place aujourd’hui pour une force
politique nouvelle, allant de la gauche
nationale aux gaullistes, rassemblée
sur la volonté de restaurer l’Etat
dans sa dignité et la nation dans un dessein
de grandeur, d’indépendance
et, j’ajoute, de justice sociale
Est-ce que
les responsables
de l’audiovisuel
public se rendent
compte que les petits
marquis qui font
la loi dans
la programmation
réduisent totalement
au silence des pans
entiers de la création
française ?
HORIZONS-DÉBATS
Il faut gagner à ce principe
un maximum de pays en Europe
et dans le monde. L’exception culturelle
n’est pas « française » mais universelle
14 / LE MONDE / MARDI 8 JANVIER 2002
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